
Une enquête, un siècle plus tard, sur une série de crimes dont la nation Osage fut victime. Comme tant d’autres tribus amérindiennes, elle subit les promesses non tenues du gouvernement américain. Déplacée loin de son territoire ancestral, elle se retrouve sur des terres qui se révèlent riches en pétrole. Les contrats sont solides : les Osages sont propriétaires de leurs parcelles et perçoivent, au total, l’équivalent de 400 millions de dollars pour l’exploitation du sous-sol.
Mais les morts se succèdent. Des Indiens meurent, souvent des membres d’une même famille. L’enquête stagne. D’autres décès suspects surviennent : empoisonnements, explosions, balles dans la tête. Le FBI, alors à ses débuts, envoie l’un de ses agents, Tom White, mandaté par J. Edgar Hoover. Il infiltre la ville et découvre rapidement que le principal coupable est aussi celui qui se présente comme le protecteur de tous. Il accumule les titres de propriété et agit dans l’ombre, au-dessus de tout soupçon. Il sera finalement condamné, tout comme quelques complices, dont le mari d’une des victimes. Les peines, pourtant, restent faibles au regard de la gravité des crimes : une dizaine d’années de prison seulement.
Le livre retrace aussi les migrations forcées d’autres tribus et souligne un schéma récurrent : chaque grande injustice était précédée de discours enflammés du président sur l’amitié éternelle entre le peuple américain et les nations indiennes. On retiendra aussi que, lorsque la loi ne peut plus servir l’injustice — par hasard ou parce qu’on ne peut tromper deux fois une personne de la même manière —, c’est le crime qui prend le relais. Un portrait féroce d’une époque gangrenée par la corruption, mais où, heureusement, quelques justes ont su sauver l’honneur.
À voir absolument : Killers of the Flower Moon, une adaptation cinématographique bouleversante.